120 ans des établissements Bézian : historique de la Dépêche



serrurier numero 1 toulouse

Afin de célébrer les 120 ans des établissements Bézian, je vous invite à relire l'article que nous avait consacré la Dépêche du midi il y a bientôt 20 ans :
" Sur la rue, un espace clair accueille le client. A l'arrière, un atelier où, dans un désordre organisé, des centaines de clés et de serrures semblent attendre la curiosité du visiteur.

En 1898, au numéro 48 de la rue des Filatiers, s'installait un atelier de ferronnerie ouvert par le grand-père de Jean-Claude Bezian. Des quatre enfants qui composaient cette fratrie, trois deviennent serruriers. Dont Léon, le père de Jean- Claude qui reprend l'affaire familiale à dix-sept ans. Avant de s'installer rue de la Colombette en 1948.

Quelques temps après, ses deux fils, Gérard et Jean-Claude pénètrent eux aussi dans l'univers secret des clés, des coffres-fort et des serrures retorses. « Un virus qui ne rouille pas », plaisante Jean- Claude. Aujourd'hui, à son tour, il tient cette affaire avec sa fille Pascale. « Au départ, je travaillais beaucoup sur les grilles et les ferronneries, note Jean-Claude. Pour façonner les clés j'ai fait mon apprentissage sur le tas. Reprenant avec passion le travail entrepris par mon père ».

SECRETS BIEN GARDES

Si les premières serrures en bois sont apparues dans l'Egypte des Pharaons, les Romains eux, pour ouvrir les portes, utilisaient une bague portée à leur doigt.

« C'est un métier lié au secret et à l'art, admet ce professionnel. Car la modernisation des serrures et des clés actuelles ne masque en rien la tradition ». Il ajoute: « Le monde de la clé ouvre toujours sur quelque chose d'intime, de caché. Car on ignore toujours ce qu'on va découvrir une fois l'obstacle soulevé ». A l'exemple de ce coffre datant du 17e siècle, retrouvé dans une église de Rieux-Volvestre et dont le contenu révéla entre autres, des bijoux et des documents administratifs anciens. « Il faut d'ailleurs faire preuve de beaucoup d'honnetêté pour exercer ce métier, avoue Jean-Claude. Nous sommes très vigilant sur la probité du personnel ». Car les clés ont un rapport étroit et intime avec l'humain. On pénètre étrangement dans un univers inconnu, qui d'un coup livre ses zones d'ombre.

Aujourd'hui, on fabrique les clés par machine alphanumérique. Un outil informatique nécessaire à la précision. « Mais, s'empresse de reprendre Jean-Claude, il y a toujours un façonnage à la main. C'est d'ailleurs ce contraste qui est intéressant ».

Actuellement, Jean-Claude reproduit à l'identique la copie d'une clé d'écluse du 16e siècle. Un travail précis et passionnant. Mais la demande la plus originale, la plus émouvante aussi, de ce serrurier, est celle d'un mari pour sa femme aimée. « Il voulait que je lui réalise une clé dans un morceau d'or ».

Si depuis plusieurs années, les grandes surfaces font aussi des clés « à la minute », aucune ne possède la noblesse et la beauté d'une clé faite à la main.

Métier marginal mais d'avenir, la serrurerie est aujourd'hui une profession aimée des jeunes. Sur Toulouse, Bezian rejoint les grands noms qui ont donné à la clé ses lettres d'or: Vachette, Bricard ou Fischer.

S. G."